02 octobre 2006

Elargissement : «Une certaine fatigue»

Dans une interview parue ce jour dans Sud-Ouest, Dominique Reynié, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste des études d'opinion, tente d'expliquer la réaction actuelle de l'opinion publique face à l'élargissement.

Il constate d'emblée «qu'il y a une certaine fatigue devant le fait que trop de pays entreraient trop vite» et que «les Européens ont identifié ce processus comme irréversible».
Il explique cette réaction en remarquant que «dans les pays fondateurs qui avaient l'impression que l'Europe c'était leur cocon, leur famille d'origine, l'éclatement vers la droite [de la carte] a laissé une impression d'éloignement, de poussée vers la périphérie». Ce qu'ils craignent le plus c'est «de payer la facture, le dumping social surtout».

Et ce ne sont certainement pas les dernières déclarations du Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui démentiront cette impression d'irréversibilité ressentie par les peuples : «nous ne pouvons élargir perpétuellement sans réformer les institutions, mais ça ne change rien au calendrier» (Ouest-France, 27.09.06).
Les négociations d'adhésion déjà entamées avec la Croatie et la Turquie comme les pourparlers avec la Serbie, l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine vont donc continuer sans pause... sans parler de certains partenariats privilégiés, renforcés ces derniers temps par la Commission - comme celui avec l'Ukraine qui a récemment plaidé pour l'adhésion de son pays à l'Union !

Pour sa part, et ce depuis des années, Philippe de Villiers demande que l'élargissement soit stoppé et que l'on définisse clairement le périmètre géographique de l'Europe et, surtout, sa capacité d'absorption.

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