08 janvier 2007

L'Europe de la misère

Les plus pauvres de l'Union européenne


Toute la presse revient sur l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans le club européen, «dont ils sont les membres les plus pauvres» comme le titre L'Humanité (2.01). Chacun se fait l'écho des répercussions économiques et sociétales de ces adhésions.

Ainsi Libération (2.01) s'intéresse de près à «la misère paysanne» de la Roumanie qui «compte 4 millions de petites fermes (...) pratiquant une agriculture de subsistance». On nous apprend ici que «la surface moyenne est de 2,5 hectares (10 fois moins que la moyenne européenne) et que près de 40 % de la population du pays vit à la campagne». Il est donc temps, comme l'explique le jeune ministre de l'Intégration européenne, Anca Boagiu, de «convaincre les jeunes qui veulent faire de l'agriculture de se mettre au travail». A cette fin, l'Etat offrira une prime de plus de 50 000 euros à chaque jeune achetant une ferme, espérant ainsi les convaincre de «rester en Roumanie car plus des trois-quarts des 2 millions de Roumains qui ont quitté le pays ces cinq dernières années proviennent du monde rural».

Pour sa part, Ouest-France (2.01) pointe du doigt «la corruption au quotidien» et «la splendeur et misère de l'éducation». Remarquant qu'on ne vit pas en Roumanie «sans s'acquitter de bakchichs, petits ou grands» dans la vie quotidienne, dans le train pour acheter son billet, chez le médecin «pour obtenir un rendez-vous», Ouest-France nous indique qu'«à côté de cette petite corruption sévit la grande, celle qui met en cause ministres ou cadres de l'Administration». Or même si «le gouvernement clame son désir de faire le ménage», «le système se protège» comme le constate un journaliste qui dénonce qu'aucun procès n'a encore eu lieu. De même, «le système éducatif est aujourd'hui menacé par d'inquiétantes dérives», les «diplômes sont parfois dévalués, quand ils ne sont pas donnés moyennant un petit cadeau».

La Croix (2.01) remarque que «la réforme de l'administration» étant en retard dans «ces deux pays qui ont toujours du mal à mettre en place les régions, qui sont pourtant le niveau administratif sur lequel s'appuie la politique de cohésion de Bruxelles», il est à prévoir «qu'ils auront quelques difficultés à capter et consommer les fonds importants qui leur sont alloués pour se mettre à niveau». Or «d'ici à 2013, ces fonds représentent jusqu'à 35 milliards d'euros». Comme le reconnaît Calin Tariceanu, le Premier ministre roumain, «la Roumanie aura besoin de vingt ans pour rattraper le niveau de vie des autres pays» (Le Parisien, 1.01).

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