19 décembre 2006

Le devenir de l'Europe...

Dans une chronique parue dans Le Monde (18.12), le journaliste économique Eric Le Boucher s'interroge sur le devenir de l'Europe. Il relève d'emblée qu'«un an et demi après le non des Français au projet de Constitution, l'Europe ne donne aucun signe de pouvoir se relever, tandis que les menaces de «désintégration» s'additionnent semaine après semaine».

Et il tente d'expliquer la situation actuelle : «l'Europe «à la française» - aller toujours vers plus d'intégration - n'est plus. Le non français a fini de l'achever. Mais l'Europe «à l'anglaise» - un grand marché, c'est tout -, qui semblait avoir emporté la partie, s'enlise également». De plus, «la Commission est livrée au pouvoir des lobbies». Il avance un constat et une première explication : «Faute de pouvoir faire l'Europe de la défense, l'Europe politique ou l'Europe culturelle, les fondateurs se sont repliés sur l'Europe de l'économie : union douanière et ouverture de la concurrence». Or si «cette idée a fonctionné un demi-siècle», nous dit-il, «elle serait aujourd'hui dépassée parce que les marchés ont un horizon mondial et non plus simplement européen».

Interrogées à ce sujet, les entreprises européennes ont réagi, lors d'un colloque organisé par l'institut de recherche bruxellois Bruegel, et confirmé qu'elles «ne se sentent pas «mondiales». En effet, quand «elles regardent le globe», elles «pointent le bleu de l'Europe et disent «maison»». Ce qu'elles attendent en revanche, ce sont «des politiques d'ensemble, cohérentes et durables», en un mot «tout ce qui concourt à faire de la maison un environnement favorable et stimulant».

Or «c'est cela qui fait défaut aujourd'hui, l'Europe étant divisée, incertaine, molle, quand d'autres régions du monde sont dynamiques et entreprenantes». «Les industriels peuvent admettre que la Commission les force par des obligations sévères mais à la condition qu'elle les aide ensuite de toute sa force pour faire adopter ces normes mondialement afin qu'elles puissent profiter de leur avance forcée».

Et elles constatent enfin que «faute de cette diplomatie économique, la Commission ne fait que les handicaper». Comme les citoyens, les entreprises ne se sentent pas protégées par l'Europe, mais au contraire livrées à tous les prédateurs...

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