03 octobre 2006

Débat sur les politiques d’immigration

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Le Parlement européen a organisé mardi dernier à Strasbourg un débat autour de deux résolutions sur les «politiques communes d'immigration». Ce débat s'est tenu en présence du Commissaire européen chargé des questions migratoires, M. Frattini, dont on se souvient qu'il s'est plaint dans une interview récente de n'avoir aucun moyen de protéger l'Europe contre l'entrée et la circulation dans tous l'espace Schengen des immigrés clandestins en provenance du Sud, du fait que précisément on a supprimé les frontières. Il propose donc, avec M. Sarkozy venu le rencontrer il y a trois semaines à Bruxelles, l'abolition totale du vote à l'unanimité pour la Justice et les Affaires Intérieures, c'est à dire la souveraineté des Etats sur leur territoire, ce que prévoyait la Constitution européenne rejetée par le peuple français. Le principe est simple : plus l'Europe va dans le mur, plus elle accélère. Les gouvernements de gauche et de droite ont voulu et signé les Traités de Schengen et d'Amsterdam alors qu'il n'y a justement pas d'approche européenne unique de la politique migratoire et que trop de frontières extérieures restent extrêmement poreuses, surtout avec les récents élargissements. Pire, la Commission gène la conclusion d'accords de réadmission entre Etats de destination et Etats d'origine, elle se mêle de tout y compris de politique de regroupement familial, et elle veut faire maintenant de l'immigration économique (25 millions d'immigrés par an selon le Conseil de l'Europe) pour «enrayer le déclin démographique».
Philippe de Villiers et Patrick Louis ont donc exprimé ces points de vue et déposé, après avoir voté «contre» les propositions de résolutions, l'explication de vote suivante : «Nous avons voté contre les deux résolutions qui nous étaient proposées. Les deux résolutions, avec certaines nuances, constataient la difficulté de contrôler l'entrée et la circulation des immigrés clandestins mais sans jamais mentionner le fait que cette difficulté résulte précisément de la suppression des frontières nationales. Elles reprennent l'idée, partagée par M. Sarkozy, de l'abolition totale du vote à l'unanimité pour la Justice et les Affaires Intérieures, c'est à dire la souveraineté des Etats sur leur territoire. C'est encore faire de l'intégration européenne la solution au problème qu'elle pose. Ceux qui aujourd'hui dans ce Parlement, comme le fait le PPE, tentent de contenir l'immigration sont en réalité des pompiers pyromanes : Il ne fallait pas accepter le Traité de Schengen avec la suppression des contrôles fixes aux frontières intérieures, il ne fallait pas accepter le Traité d'Amsterdam, c'est à dire la communautarisation de l'essentiel des politiques d'asile, de visa et d'immigration, y compris la lutte contre l'immigration clandestine, faute de vision commune. On a ouvert les vannes de l'immigration incontrôlée tout en privant les Etats de leurs compétences, pour les transférer à une Union forcément paralysée. On voudrait détruire la civilisation européenne qu'on ne s'y prendrait pas autrement.»

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