22 novembre 2006

Réforme des institutions : l'Appel de Florence



Réunis à l'occasion d'un colloque en Toscane (Italie), d'anciens dirigeants européens, dont Valéry Giscard d'Estaing, l'ex-chancelier allemand Helmut Schmidt, les ex-présidents italien et portugais, Carlo Azeglio Ciampi et Jorge Sampaio, l'ancien chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer et l'ancien premier ministre grec Costas Simitis, ont lancé «l'Appel de Florence» vendredi 17 novembre. Ils appellent à «reprendre le chemin de la réforme des institutions de l'Europe» et, pour ce faire, de «conserver l'intégralité des parties I et II du traité» et de «clarifier les points litigieux de la partie III, au besoin par l'adjonction d'un protocole additionnel». M. Giscard d'Estaing s'est même laissé aller à déclarer à journal italien que «le non de 2005 a été un accident de parcours» ! (Le Monde, 20.11).
Voilà bien illustré, une fois encore, l'énorme fossé qui existe entre les dirigeants et les peuples. D'une part, ces derniers ont rejeté le texte de la Constitution européenne parce qu'il leur apparaissait trop complexe et trop confus alors même que, par définition, une Constitution doit être lisible par tous puisque s'appliquant à tous, ce qu'apparemment nos dirigeants n'ont toujours pas intégré, eux qui souhaitent reprendre toujours et encore la même dénomination et le même texte. Mais de plus, les citoyens ont voulu peser, par leur rejet, sur la construction européenne à laquelle on ne les associait plus ; ils ont ainsi pu dénoncer le manque de démocratie évident, le manque de compréhension de leurs préoccupations et de leurs attentes, le manque de protection de l'Europe, l'élargissement à tout-va etc... Le «non» est donc loin d'avoir été un accident de parcours, mais bien au contraire une prise de conscience des peuples, comme s'en est souvent félicité Philippe de Villiers.

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