27 novembre 2006

Turquie : les négociations ont du plomb dans l'aile

D'après une récente dépêche AFP, la suspension, au moins partielle, des négociations visant à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne paraît désormais inévitable après l'échec des pourparlers de la présidence finlandaise de l'UE avec Ankara sur l'ouverture des ports turcs aux navires chypriotes.

Le chef de la diplomatie finlandaise Erkki Tuomioja, a, avec déception - on ne voit d'ailleurs pas pourquoi - regretté qu'un accord sur cette question ne soit désormais plus possible avant la fin de la présidence finlandaise de l'UE.

Il a ajouté que cet échec "aura des conséquences" pour le processus d'accession de la Turquie à l'UE lancé en octobre 2005. "La présidence et la Commission européenne vont immédiatement commencer à préparer l'examen de la poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE".

Depuis plusieurs mois, l'UE menace de suspendre les négociations d'adhésion au motif que la Turquie refuse d'appliquer à la République de Chypre, qu'elle ne reconnaît pas, le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004. Les Turcs exigent au préalable la levée de l'embargo qui frappe la République turque de Chypre du Nord (RTCN), proclamée unilatéralement et reconnue uniquement par Ankara.

Dans un contexte de scepticisme croissant en Europe à l'égard des perspectives européennes de la Turquie, les 25, qui devraient s'accorder à constater qu'Ankara ne respecte toujours pas ses engagements à propos de Chypre, sont divisés sur les mesures à prendre à l'encontre de la Turquie. Aucun Etat membre ne semble toutefois favorable à un gel total des pourparlers.

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24 novembre 2006

Vous allez repasser votre permis

permisLa Commission des transports du Parlement européen a approuvé un projet de directive qui vise à créer un permis de conduire unique pour toute l'Europe, qui devra être renouvelé tous les 15 ans. Ce permis, de la taille d'une carte de crédit, devrait entrer en vigueur progressivement à partir de 2012. Pour les Français, les Allemands, les Autrichiens et les Belges, cette directive mettra un terme au permis à vie. Le nouveau document sera en effet seulement valable quinze ans, voire cinq ans pour les conducteurs d'autobus et de poids-lourds. Autre changement, les motards devront commencer par conduire de petites cylindrées avant de passer un permis pour de plus grosses motos.

Cette mesure, déjà approuvée par les Etats-membres en mars, devrait être définitivement adoptée en décembre par le Parlement européen dans son ensemble.

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22 novembre 2006

Réforme des institutions : l'Appel de Florence



Réunis à l'occasion d'un colloque en Toscane (Italie), d'anciens dirigeants européens, dont Valéry Giscard d'Estaing, l'ex-chancelier allemand Helmut Schmidt, les ex-présidents italien et portugais, Carlo Azeglio Ciampi et Jorge Sampaio, l'ancien chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer et l'ancien premier ministre grec Costas Simitis, ont lancé «l'Appel de Florence» vendredi 17 novembre. Ils appellent à «reprendre le chemin de la réforme des institutions de l'Europe» et, pour ce faire, de «conserver l'intégralité des parties I et II du traité» et de «clarifier les points litigieux de la partie III, au besoin par l'adjonction d'un protocole additionnel». M. Giscard d'Estaing s'est même laissé aller à déclarer à journal italien que «le non de 2005 a été un accident de parcours» ! (Le Monde, 20.11).
Voilà bien illustré, une fois encore, l'énorme fossé qui existe entre les dirigeants et les peuples. D'une part, ces derniers ont rejeté le texte de la Constitution européenne parce qu'il leur apparaissait trop complexe et trop confus alors même que, par définition, une Constitution doit être lisible par tous puisque s'appliquant à tous, ce qu'apparemment nos dirigeants n'ont toujours pas intégré, eux qui souhaitent reprendre toujours et encore la même dénomination et le même texte. Mais de plus, les citoyens ont voulu peser, par leur rejet, sur la construction européenne à laquelle on ne les associait plus ; ils ont ainsi pu dénoncer le manque de démocratie évident, le manque de compréhension de leurs préoccupations et de leurs attentes, le manque de protection de l'Europe, l'élargissement à tout-va etc... Le «non» est donc loin d'avoir été un accident de parcours, mais bien au contraire une prise de conscience des peuples, comme s'en est souvent félicité Philippe de Villiers.
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21 novembre 2006

Manipulation contre Philippe de Villiers

Bien que cette information ne traite pas de l'Europe, nous tenons à poster ce message diffusé sur "jeunes et patriotes" pour nous montrer solidaires avec Philippe de Villiers, victime d'une sordide machination.


L'équipe de europedespatries.
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Ce qu'a déclaré Philippe de Villiers :

«Je suis victime d’une manipulation politique ignominieuse qui vise à salir ma famille pour m’atteindre en tant que candidat à l’élection présidentielle»

Les preuves de la manipulation :

- la soudaineté d’une plainte infamante en pleine campagne électorale alors même que les faits allégués remontent à plus de quinze ans.

- Le nom de l’avocat choisi par le plaignant est en soi tout un programme : il s’agit de Maître Jean-Marc Fédida, avocat spécialiste de plusieurs affaires politico-financières, comme celle des HLM de Paris,... Un avocat qui a un grand appétit pour les causes à retentissements politiques. Si c'était vraiment une affaire privée, y avait-il besoin d'un tel avocat qui aime la publicité politique ?

- Comment cet avocat difficilement accessible pour un jeune homme de 22 ans (le plaignant, Laurent de Villiers) sans relations publiques, sans carnet d'adresses, a-t-il pu arriver jusqu'à Laurent de Villiers ?

- L'avocat précise qu'il ne veut pas être cité dans la procédure judiciaire...

- Le plaignant est sans ressources et endetté. Ce n'est donc pas lui qui paie l'avocat. Donc soit l'avocat travaille bénévolement (...), soit il est payé par quelqu'un. Mais qui ? Pourquoi ?

> Maître Jean-Marc Fédida n'est certainement pas arrivé tout seul.

- De plus le dossier est vide

La piste :

(Des journalistes sont déjà sur cette piste depuis le lundi 20 Novembre.)

- C'est Guillaume de Villiers qui a donné les documents à son père démontrant la véracité de ses infos sur les bagagistes islamistes de ROISSY.

- Guillaume de Villiers a été alors approché, entouré et tracké par les services de renseignements. Il a déclaré à son père, Phlippe de Villiers, à plusieurs reprises : "papa, ils veulent m'abattre". Philippe de Villiers a affirmé dans sa conférence de presse du 21 novembre que "certains réseaux de "barbouzes" voulaient se venger de Guilaume de Villiers pour avoir donné à son père des documents."

- Guillaume de Villiers est aujourd’hui mis en cause alors même que tous les faits révélés dans le livre «les Mosquées de Roissy» donnent raison à Philippe de Villiers. On ne peut que s’étonner de la concomitance de la plainte avec les révélations concernant les bagagistes islamistes de Roissy.

L'INCOHERENCE :

- Le plaignant, Laurent de Villiers, a passé une année dans le Bronx et est "un garçon d'une grande qualité morale"

- Philippe de Villiers ne peut pas "concevoir, après des vacances idylliques passées tous ensemble en famille cet été, et une entente familiale remarquable, qu'il n'y ait pas eu quelque chose qui ce soit passé à l'Automne."

CONCLUSION :

- Guillaume de Villiers a décidé, avec son avocat Alexandre Varaut, de porter plainte pour «dénonciation de crime imaginaire» car le dossier est vide.

- Il est clair que cette manipulation vise à abattre un candidat à l’élection présidentielle. Villiers : "Je n’accepterai jamais qu’on salisse ma famille à des fins politiques."

La conférence de presse de Philippe de VILLIERS :



Source: http://jeunesetpatriotes.fr

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18 novembre 2006

Nos clips vidéos

Le clip "VILLIERS, le candidat enraciné" (Octobre 2006)


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Relations militaires suspendues


France-Turquie.

Les représailles turques, après le vote de la loi pénalisant la négation du génocide arménien de 1915 en France, viennent de commencer. «Les relations dans le domaine militaire avec la France ont été suspendues» a annoncé mercredi le général Ilker Basbug, chef d'état-major de l'armée de terre, lors d'une cérémonie marquant le 23ème anniversaire de la République turque autoproclamée de Chypre Nord.

La réunion annuelle qui passe en revue la coopération militaire turco-française, prévue en décembre, a d'ailleurs déjà été annulée. Et, alors que le texte doit maintenant passer au Sénat, la Turquie a poursuivi son chantage par la voix de son chef de la diplomatie, Abdullah Gül, qui a affirmé que si cette loi prenait effet «les liens bilatéraux seraient irréparablement endommagés dans les domaines économique, politique et de sécurité», ce qui vise directement les entreprises françaises. Souhaitant apaiser les tensions, le porte-parole du ministère de la Défense a aussitôt déclaré «qu'il ne fallait pas voir dans ce geste de mécontentement manifeste le signe d'une crise ou d'une difficulté majeure»... (Libération, Le Figaro, 17.11).

On se demande jusqu'à quand les autorités françaises et bruxelloises se cacheront la face sur un pays qui n'a rien de démocratique et qui est à l'opposé de nos valeurs ? Tous ces chantages donnent encore une fois raison à Philippe de Villiers de refuser avec vigueur l'entrée de la Turquie dans le club européen.

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Bolkestein II : c'est pire


En seconde lecture au Parlement européen cette semaine, le projet de directive sur la libéralisation des services dans l'Union européenne. Les eurodéputés sont appelés à se prononcer sur un nouveau rapport Gehbart relatif à la "position commune" adoptée par les Vingt-cinq l'été dernier. Alors que le "compromis" droite-gauche voté en février persistait à organiser la dérégulation massive pour des milliers de professions de service et n'empêchait pas l'application du principe mérovingien (!) du pays d'origine, la version nouvelle du projet de directive aggrave ces inquiétudes. La Cour et la Commission européennes auront le champ libre pour réaliser le marché intérieur unique, confirmant que le fédéralisme n'est capable de produire que du mondialisme. L'Europe fédérale n'est par essence rien d'autre que le marchepied d'un monde sans frontière, sans autorité, sans nation et sans protection. L'homme d'affaire américanisé Jean Monnet qui l'inspira, dès avant la guerre, n'en a jamais vraiment fait mystère. Voici donc les institutions supranationales de Luxembourg et Bruxelles souveraines, pour compléter, interpréter, appliquer et sanctionner la directive Bolkestein, posant d'ailleurs la grave question d'une forme de confusion des pouvoirs.



par Christophe Beaudouin

Bolkestein II : c'est pire

A la veille du référendum de 2005 sur la Constitution européenne, le Président de la République jurait la main sur le coeur que "la France, dès qu'elle a eu connaissance de la proposition, a demandé sa mise à plat", son premier ministre annonçait même qu'elle avait été "retirée", tandis que le Parti Socialiste promettait qu'elle était "dans les poubelles de l'Histoire". C'en était donc bel et bien fini de la fameuse directive Bolkestein, révélée et dénoncée le premier par Philippe de Villiers, au début de la campagne référendaire. Devant l'hostilité populaire à l'élargissement turc, au super-Etat continental et à une Europe qui abat une à une toutes nos protections, droite et gauche gouvernementales ne nous avaient épargné aucune duperie pour faire voter "oui". Même les restaurateurs crurent pendant un jour ou deux ce qu'annonçait le gouvernement et la presse : "Baisse de Tva : c'est fait !"...

Malgré le "non" très clair sorti des urnes le 29 mai, la mécanique infernale à européaniser et à déréguler tournait de plus belle, de sorte qu'un projet aménagé de directive Bolkestein était adopté par "consensus" le 16 février 2006 au Parlement européen entre le PPE (UMP) et le PSE (PS). Ce nouveau texte programmait toujours la dérégulation massive du secteur des services et n'empêchait pas l'application du principe du pays d'origine (notre article). Le 24 juillet 2006, le Conseil des Ministres adoptait alors une "position commune" qui reflète la position des 25 gouvernements...France comprise donc. C'est sur ce texte que les eurodéputés se prononcent le mercredi 15 novembre au Parlement de Strasbourg, en deuxième lecture. Que penser du nouveau texte ? Peu de bien...

Sur le principe du pays d'origine, il n'est plus fait mention du droit applicable pour le détachement permanent du personnel employé, de sorte que ce pourra être tant le droit du pays d'origine que celui du pays d'accueil. En réalité, il appartiendra à la Cour de Justice d'interpréter toutes les "zones grises" de la directive Bolkestein. Or, sa jurisprudence est claire : c'est elle qui a ouvert la voie, en 1979 avec l'arrêt "Cassis de Dijon", au principe de primauté du droit du pays d'origine pour la circulation des marchandises, avant de l'étendre aux services en 1991, avec l'arrêt "Säger". En tout état de cause, la part belle sera faite aux "faux indépendants", avec l'arrivée sur nos chantiers des milliers de ces vrais faux salariés, se présentant comme artisans mais dépendants d'entreprises qui les sous-traitent. On voit mal comment il n'en résulterait pas une pression à la baisse sur les salaires et sur les revenus des entreprises artisanales et des indépendants.

Ensuite, le projet adopté par les 25 gouvernements comporte une innovation de taille avec le début de l'absorption du droit du travail par l'Union européenne. En effet, selon les Traités actuels, le droit du travail n'est pas une compétence de l'Union européenne. Pourtant, ce texte pose la subordination du droit national du travail au respect du droit communautaire. Voilà une modification subreptice du traité européen sans ratification aucune, qui leur permet de commencer à réintroduire le droit du travail dans le champ d'application de la directive.

En troisième lieu, l'article 16-3 du projet de directive continue d'interdire aux pouvoirs publics nationaux de demander le moindre compte aux prestataires étrangers et d'encadrer leur activité : ni déclaration, ni autorisation préalable d'activité, ni adresse, établissement ou représentant, ni exigence relative au matériel. Comment, sans provoquer une grande insécurité juridique et porter atteinte à sa souveraineté, peut-on interdire à un gouvernement d'imposer le respect d'un statut juridique à une activité donnée ? Imaginons l'entreprise polonaise qui vient fournir une prestation, temporaire ou non, sans obligation de le déclarer aux autorités françaises : que saura-t-on des conditions de travail dans cette entreprise si l'administration ne la connaît même pas...?

Quatrième inquiétude, le champ des services couverts, les gouvernements ayant élargi le champ d'application du texte ainsi que les ambiguïtés d'ailleurs. Tous les services aux entreprises et aux consommateurs sont touchés (le considérant 33 supprimé par le PE est rétabli). Les services sociaux, que le Parlement avait tenté d'épargner, sont de nouveau inclus, ainsi que les services publics d'intérêt économique. En sont en effet exclus : « les services d'intérêt général non économiques » - notion floue et étrangère au droit communautaire, mais qui couvre vraisemblablement les services relatifs à l'ordre public (et relevant du pouvoir régalien en général : sécurité, police, justice).
Quant aux services de santé, ils seraient épargnés par cette nouvelle version du projet, sans que l'on puisse le certifier totalement du fait d'une contradiction textuelle. En sont enfin naturellement exclus, les services déjà libéralisés ou en cours de libéralisation par d'autres directives : services postaux, du gaz, de l'électricité, de l'eau, des déchets, mais aussi les activités relatives à la protection des personnes et au traitement des données à caractère personnel, au métier d'avocat.

Last but not least, les gouvernements ont accepté de transférer à la Commission européenne un pouvoir de contrôle exorbitant, sur des actes normatifs, avec le nouveau "comité de réglementation" chargé du suivi de l'application de cette directive Bolkestein.
De tels actes relèvent pourtant de l'exercice de la souveraineté des Etats. La Commission acquiert le pouvoir de présenter chaque année son rapport d'interprétation de la nouvelle législation communautaire sur les services, autant dire d'achever tranquillement, avec l'aide de la Cour de Luxembourg, la réalisation du marché intérieur unique total.


CB
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13 novembre 2006

Mauvaise gestion de l'euro...

Le Président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Jean-Paul Fitoussi, a dénoncé, devant la délégation européenne du Sénat, «la persistance d'un mauvais gouvernement économique de la zone euro depuis 1999».


D'après le Président de l'OFCE, «l'écart de croissance constant entre la zone euro et ses principaux concurrents dans la mondialisation, le manque de politique budgétaire, la politique conservatrice de la Banque Centrale Européenne (BCE)» sont «autant de paramètres qui freinent le développement cohérent de la zone euro». Il faut, selon lui, que la BCE prenne «conscience que les taux d'intérêt ont un impact considérable sur l'activité». En conclusion, Jean-Paul Fitoussi «préconise que la BCE, aujourd'hui indépendante, travaille à partir d'objectifs politiques fixés par une assemblée s'appuyant ainsi sur une indépendance de moyens et non plus d'objectifs» (L'Hémicycle, 8.11).

Cette prise de position du Président de l'OFCE rejoint la position de Philippe de Villiers...

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" Si le NON l'emporte, ..."

L'observatoire de l'Europe nous propose un florilège de déclarations apocalyptiques des personnages publics tenants de l'Europe OUIiste. Vous savez, l'Europe des technocrates de Bruxelles qui asphyxie les nations et broie nos libetés; l'Europe qui s'occupe des horaires de la chasse et de la pêche dans nos campagnes...
En voici quelques unes : (les autres sont disponibles ici)
« Si le Non l'emporte, il y aura plein de gens qui
quitteront la France
. On ne peut pas, nous Français, rester en dehors
de l'Europe. Ce serait faire marche arrière, ce ne serait pas bien. Je me sens
européen, je suis bien partout en Europe : en Italie, en France, en Espagne, au
Maroc ». Johnny Hallyday, membre du comité de soutien au Oui de Jack
Lang
, France Info, 03 mai 2005
"Pour la France, la monnaie unique, c'est la voie
royale pour lutter contre le chômage
", Michel Sapin, septembre 92.
(ne riez pas SVP)

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08 novembre 2006

L'édification de l'Europe par l'intoxication des lycéens

Les auteurs du manuel d'histoire franco-allemand ont eu pour mission de « contribuer à créer les bases d'une conscience historique commune chez les jeunes Allemands et Français dans le processus d'unification européenne ». Ceci est conforme à la première Recommandation sur l'enseignement de l'histoire en Europe au XXIe siècle, adoptée en 2001 par le comité des ministres du Conseil de l'Europe, et qui préconise de revoir les programmes dans le but de conduire les élèves à une conscience européenne ouverte sur le monde. Ce manuel, qui expose l'histoire d'un point de vue européen, se veut « l'illustration » de la devise de l'UE, « Unie dans la diversité ». L'inspirateur semble en être Jean Monnet, présenté comme l'égal de John Kennedy, Nikita Khrouchtchev, Gamel Abdel Nasser, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev - l'un des six « personnages clés » de la période 1949-1989.
L'édification de l'Europe par l'intoxication des lycéens

Du manuel d'histoire commun franco-allemand



Dans l'avant-propos du manuel, les deux versions française et allemande sont qualifiées d'identiques. Le chapitre inaugural, qui présente un bilan de la Seconde Guerre mondiale, contient toutefois une différence injustifiable : la version allemande dit qu'environ 6 millions de juifs et jusqu'à 500 000 Sintis et Roms ont été systématiquement exterminés, tandis que la traduction française de ce chapitre parle d'environ 5 millions de juifs et de 200 000 Tsiganes. Les élèves français et allemands sont-ils censés discuter de ces chiffres lors d'échanges scolaires ?

Quant aux différences sémantiques portant sur des « termes aussi courants que l'Etat, la nation, la culture, la religion », elles sont d'après l'avant-propos « partie intégrante de l'analyse ». Mais là où l'auteur français du chapitre sur les mémoires de la Seconde Guerre mondiale évoque « certains groupes de victimes » — les victimes juives et tsiganes de la barbarie nazie, les Américains d'origine japonaise internés par Roosevelt, ou les peuples d'Union soviétique déportés par Staline — la traduction allemande utilise le mot « Volksgruppen », qui est d'une toute autre teneur : apparu dans la langue allemande en 1939, il y a remplacé alors celui de « Minderheiten » (minorités), et n'en a pas disparu depuis, malgré son estampille d'origine. Dans les deux chapitres respectivement consacrés aux débuts et à la fin de la Guerre froide, rédigés chacun par un Allemand, ce mot sert à la définition du titisme, et du « nationalisme agressif » ayant mené à la guerre en Yougoslavie. Traduit par « groupes ethniques », il diffuse dans l'esprit des élèves français une vision de la société incompatible avec l'histoire et la culture politique de la France.



La germanisation des esprits français



Cette germanisation des esprits n'a-t-elle pas d'ores et déjà gagné les auteurs français du manuel ? En faisant leur la notion allemande de « Volksgruppen/groupes ethniques », ils foulent aux pieds la définition de l'« ethnie », étroitement délimitée dans le temps et dans l'espace, que l'un d'eux a donnée dans le chapitre 10 : « terme utilisé par les colonisateurs occidentaux en Afrique pour désigner une population parlant la même langue ». Le choix ainsi opéré se manifeste dans le « dossier » sur l'ONU, traduit de l'allemand, où « Völkerrecht » est rendu non par « droit international », comme ailleurs dans l'ouvrage, mais par « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Accolée à la notion de « droits de l'homme », qui est centrée sur des droits individuels, l'expression semble plaider pour des droits collectifs ethniques à l'échelle mondiale, ces droits inlassablement réclamés par les partisans de l'ethnisme.

Rudolf von Thadden, membre du Comité scientifique pour la partie allemande du manuel, « pense que d'ici une génération on aura réussi à former un citoyen franco-allemand », lui qui veut aussi « défaire un peu la France pour faire l'Europe ». Rien n'oblige les professeurs d'histoire français à le seconder dans son projet par l'usage de ce manuel dans leurs classes.

Yvonne BOLLMANN

Germaniste, maître de conférences à l’université Paris XII. Auteur de La Tentation allemande (éd. Michalon, 1998), La Bataille des langues en Europe (éd. Bartillat, 2001), Ce que veut l’Allemagne (éd. Bartillat, 2003).


Publication originale : Les Cahiers de l'Indépendance


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01 novembre 2006

R. I. P.

Si tous les pays de l'Union avaient ratifié unanimement le projet de Constitution européenne, celle-ci aurait dû entrer en vigueur à compter de demain, 1er novembre 2006 (La Tribune, 31.10).

Beau jour, à la veille de fêter nos morts, pour enterrer définitivement ce projet que les Français et les Néerlandais ont démocratiquement rejeté le 29 mai 2005...

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Constitution européenne: les obsédés du recyclage

Bruxelles a été cette semaine le théâtre de nombreuses déclarations tous azimuts sur le thème hélas bien connu : «Et maintenant, que vais-je faire pour outrepasser deux votes populaires ?».

Ainsi, pour Martin Schulz, le président du groupe socialiste au Parlement européen, «il y aura un autre traité. Ceux qui disent «c'est Nice et rien d'autre» se trompent». Selon M. Schulz, les bases de ce nouveau traité seront «la charte des droits fondamentaux qui garantit les droits sociaux à tous les citoyens et citoyennes en Europe» et «le chapitre sur les institutions en Europe». En clair, les parties 1 (constitutionnelle justement) et 2 (droits fondamentaux) de la Constitution européenne rejetée. «Les réformes de l'Europe sont nécessaires pour assurer le fonctionnement de l'Europe élargie. Sans ces réformes, il ne peut y avoir de nouvel élargissement», a-t-il déclaré à l’AFP (20.10).

A droite, c’est le député allemand CDU Elmar BROK (PPE), qui a déclaré que «la constitution est un préalable à une politique de défense européenne efficace».
De son côté, Mme POLFER, députée libérale luxembourgeoise, s’est prononcée contre la réouverture du débat sur les questions cruciales. La Constitution européenne est un tout, à prendre ou…à prendre : «Rouvrir ces discussions sur le fond signifie ne pas tenir compte du travail fait, du consensus trouvé et donc en fin de compte ne pas vouloir avancer.» (Le Journal, 25.10).

Le cinquantenaire du Traité de Rome en 2007 promet déjà d’être un beau moment de propagande européiste. Le Vice-président du Parlement, Vidal Quadras, a estimé qu’il fallait saisir cette opportunité «pour renouveler le projet européen afin qu'il corresponde aux besoins et aux attentes des futures générations, qui devront le poursuivre»... La commissaire à la Communication, Mme Wallström, a conclu sur une envolée lyrique qui ferait pâlir de jalousie Philippe de Villiers : «J'espère que cet anniversaire fera réfléchir les gens sur «quelle Europe je veux pour demain».»

On a déjà réfléchi, a-t-on envie de lui répondre, et nous avons tranché : Non à l’Europe fédérale. Dans combien de langues faudra-t-il lui traduire ?
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